Sans revenir sur l’intérêt du plan d’affaires qui est souvent plus regardé que le projet lui-même alors qu’il s’appuie sur des projections « boule de cristal » quelles que soient les approches retenues, il est souvent demandé d’avoir un plan d’affaires hypothèse « normale » et un plan hypothèse basse. Une hypothèse haute peut aussi être testée pour notamment mesurer l’impact du BFR, besoin en fonds de roulement.

Après quelques mois de lancement commercial, le chiffre d’affaires de l’activité est en dessous de mon plan d’affaires hypothèse basse. Je reste optimiste car il y a une évolution positive de l’activité avec un bon retour client. Je poursuis mes actions communication et commerciales…

Ce post pour vous conseiller de faire deux choses avant de vous lancer :

– faire un plan d’affaires avec une hypothèse très très basse. Comme je l’ai pensé en phase projet, vous pensez probablement que votre chiffre d’affaires sera plus élevé : vous croyez en votre projet, vous êtes optimiste et enthousiaste, sinon vous vous ne vous lancerez pas. Et pourtant, les clients bougent souvent plus lentement que prévu malgré les études de marché, les tests en précommercialisation … En création, plus qu’en reprise, votre activité est nouvelle et les clients professionnels ou particuliers mettront peut-être du temps à franchir le pas.

– faire le point sur votre situation personnelle : imaginons que votre activité démarre trop lentement ; les charges de l’entreprise continuent de tomber ; vous ne pouvez pas vous payer ou beaucoup moins que prévu, le maintien de l’ARE (pole emploi) ne dure qu’un temps.

combien de temps pouvez-vous tenir financièrement à titre personnel ? et votre entreprise, quel est son point mort ? (chiffre d’affaires minimum pour absorber les charges) Combien de temps pouvez-vous attendre le décollage du Chiffre d’affaires pour absorber les charges, puis votre salaire ?

Avez-vous pu garder une partie de votre épargne au cas où ? C’est ce que j’avais prévu, mais ce point est en pratique difficile à appliquer car le financement est très difficile…

La BGE (boutique de gestion des entreprises) m’avait poussé à réfléchir à ces points, à écrire / formaliser ce dont j’avais besoin à titre personnel pour vivre.

Cela permet aussi d’en parler avec son conjoint (est-il/elle d’accord pour « faire bouillir la marmite » tout seul si cela ne décolle pas de suite ? , de se fixer des limites dans le temps : combien de temps votre conjoint accepte-t-il de vous soutenir financièrement ? quels sont les impacts sur les dépenses pour les enfants, les vacances, les remboursements de prêts, etc…) avec des si, en ayant le temps de la réflexion et de façon sereine.

Cette hypothèse basse-basse n’est pas pour les banques, vos financeurs. C’est un outil pour prévoir le pire car la pire solution est de ne pas l’imaginer et de mettre son conjoint devant le fait accompli.

En démarrage, limitez vos coûts, charges au maximum … au cas où l’activité prend un peu de temps pour démarrer. Gardez un matelas de tréso.