Etre à son compte, c’est la liberté de choisir ses priorités et d’organiser son temps comme bon nous semble. C’est d’ailleurs souvent une des raisons pour laquelle nous quittons le salariat : la liberté. Choisir ce pour quoi nous nous levons le matin, ne plus perdre son temps en réunions inutiles et avoir le choix de s’organiser comme l’on veut, notamment lorsque l’on a des enfants et que l’on veut travailler autrement.

Car le temps est plus précieux que l’argent : le temps file et ne peut être regagné, contrairement à l’argent.
C’est pour cela que la gestion du temps est tout aussi importante qu’un bon suivi de trésorerie !

Et pourtant, lorsqu’il se lance, l’entrepreneur découvre la procrastination, accumule les heures et s’impose un rythme de travail qu’il n’aurait jamais, au grand jamais accepté en étant salarié… Il a du mal à se sentir efficace et à atteindre ses objectifs.

Comment est-ce possible ? alors que l’entrepreneur était un salarié qui tenait les deadlines pour rendre les projets ou présentations, un employé modèle qui faisait ce qu’on lui demandait…

Je vais vous parler dans cet article de mon cheminement et des pistes que j’ai identifiées pour moi et avec les entrepreneurs que je côtoie.

La lutte entre le patron et l’employé

Etre à son compte, c’est être son propre patron et son employé.
C’est-à-dire que l’on va être dans l’équilibre (ou le déséquilibre) entre définir et atteindre des objectifs et avoir un travail non stressant, une bonne qualité de vie et du temps pour s’épanouir en dehors du travail.
C’est caricatural, mais cela donne l’image de l’enjeu de la gestion du temps pour l’entrepreneur !

Le burn-out des entrepreneurs, professions libérales est moins médiatisé, mais il existe…
Souvent, on entend des entrepreneurs qui enchaînent les heures, qui travaillent aussi le week-end.
J’ai fait la même au début et pendant plusieurs années 🙂
J’ai mis du temps à comprendre pourquoi je travaillais autant avec si peu de résultats.
Je faisais plein, plein de choses, mais je n’arrivais pas à focaliser sur les trucs vraiment importants…

Je n’arrivais à produire des résultats à la hauteur de mes espoirs alors qu’en tant qu’employé, j’y arrivais.

La tyrannie intérieure

En fait, il y a une sorte de tyrannie intérieure qui se joue.
Déjà, lorsque l’on a été salarié, on a tendance à reproduire le même schéma de fonctionnement quand on est à son compte.
Horaires fixes, travailler même si on est fatigué et qu’on a envie de faire autre chose…
Sortir de ce schéma de « il faut / tu dois travailler » et s’écouter, écouter son rythme, c’est une étape très importante pour être plus efficace et atteindre plus vite nos objectifs.

Apprendre à être bienveillant avec soi, c’est écouter sa petite voix qui dit de ralentir, de prendre un autre chemin, de demander conseil ou de l’aide.

Souvent, au début, on est tellement porté par notre projet que l’on est enthousiaste, plein d’énergie et on part comme pour un sprint ! Sauf que l’entrepreneuriat est un marathon. Et rester efficace, savoir prioriser est une clé primordiale pour continuer à avoir du plaisir à être à son compte.

Les croyances sur le lien travail / argent

Il y a nos croyances par rapport au travail qui peuvent être plombantes.
Si j’ai les croyances qu’il faut travailler dur pour vivre et que l’argent ne pousse pas sur les arbres, je vais inconsciemment créer les conditions pour que cela se réalise.
Si je pense que je n’ai pas de valeur, que je suis « ratée », je vais faire en sorte de ne pas me payer. Comment le patron peut rémunérer un employé nul, sans valeur ?
Je vous laisse regarder plus en détail le pouvoir de l’inconscient et comment il influe sur la très grande majorité de nos actions quotidiennes et de nos petites et grandes décisions.
Pour savoir si vous avez des croyances limitantes, je vous invite à interroger avec le test musculaire des doigts (ou un autre test musculaire). Puis à « désactiver » cette croyance limitante avec des outils comme l’EFT, le Self Help Trauma, l’EMDR… 
Ce sont les outils que j’utilise, mais il y en a d’autres.
Sinon, vous faire aider par un coach, un thérapeute qui travaille sur l’inconscient peut vous aider à avancer plus rapidement. De même, interroger en test musculaire des doigts l’outil ou la personne qui peut vous aider au mieux 🙂

La matrice Eisenhower

La matrice Eisenhower est un outil concret pour faire le ménage dans ce que nous avons à faire et pour nous aider à nous focaliser sur les priorités.

Avec cette matrice, nous prenons le temps de « classer » chaque tâche ou mission dans une des 4 cases.
Lorsqu’on doute, je vous invite à utiliser un test musculaire pour vérifier que vous « classez bien » la tâche.
Le « non important et urgent », c’est souvent ce qui est prioritaire pour une autre personne et il vous met la pression pour le faire, alors que vous avez vos projets « importants ».
Par exemple, le démarchage téléphonique : la personne va vous détourner de votre travail pour vous vendre quelque chose (nouvelle optimisation fiscale, référencement de votre site internet…) en vous faisant croire qu’il faut prendre une décision maintenant.
Ou une personne (ami, connaissance) qui vous demande votre avis pour parler de ses problèmes / son projet. Certaines fois, il y a urgence à prendre du temps pour l’autre. Mais certaines personnes sont spécialisées dans le vampirisme de temps : elles vous appellent pour tout et n’importe quoi. Elles vous demandent de l’aide pour trop de choses et vous avez du mal à poser des limites.
Fin de la semaine, vous n’avez pas fait grand-chose pour vous et vous vous sentez triste, énervé, en colère…

Je vous invite à lire la Prophétie des Andes de James Redfield. Ces personnes, sans en prendre conscience, vous sollicitent et « prennent » votre énergie. Quand vous quittez la personne ou raccrochez au téléphone (ou échanges email / Chats), vous soupirez, vous avez un coup de mou. Il est urgent de ne plus répondre : ne vous inquiétez pas, ils se débrouilleront, quoiqu’ils vous disent et se racontent. Ils ont comme vous de grandes capacités. Donner du poisson n’apprend pas l’autre à pêcher.

L’intérêt de passer chaque chose au crible de cette matrice, c’est aussi de prendre de la distance par rapport à ce que les autres vous demandent.
Et notamment quand on aime bien aider les autres et que l’on est pas mal sollicité.
Cela permet de prendre conscience qu’on priorise la demande de l’autre sur nos projets importants pour faire plaisir à l’autre et voler à son secours (ce qui flatte notre côté bon samaritain). Mais à la fin, on se sent un peu froissé à l’intérieur, on culpabilise de ne pas avoir avancé ce qui est important pour nous.

Quand quelqu’un vous demande de l’aide pour la nième fois, prenez le temps de réfléchir et de faire un test musculaire avant de donner votre réponse. Et ne vous justifiez pas. Vous êtes maître de votre temps.
Un « non » à l’autre est un grand « OUI » à soi.

Concrètement, quand j’ai lancé ma société, j’avais une liste à la Prévert de « choses » à faire.
D’ailleurs, mieux vaut noter ce qu’il y a à faire, plutôt que de s’encombrer la tête avec et d’avoir peur d’oublier.
Si vous avez vous aussi des tonnes de choses à faire qui sont notées dans un fichier ou sur une feuille, passez toute cette liste dans la matrice.

Vous pouvez utiliser des couleurs ou des symboles pour les mettre dans une des cases.

Comme parfois, on croit que des choses sont importantes et urgentes, alors que ce n’est pas « vraiment » le cas, je vous invite à utiliser le test musculaire des doigts (ou pendule) pour classer. C’est en plus un excellent entraînement pour s’approprier ce test et développer son écoute intérieure 🙂

Le faux urgent

L’enjeu principal en démarrage de société, c’est de trouver des clients.

Sauf qu’avoir des clients, c’est se confronter à « suis-je assez bon », « je ne me sens pas légitime car d’autres le font mieux que moi », « je viens de commencer et je demande à être payé de X Eur. C’est un peu abusé… » Un peu de syndrôme de l’imposteur en fait…

Lorsqu’on a un matelas financier ou des indemnités chômage, on a le temps de s’occuper de notre site internet, de réfléchir aux cartes de visite…

Puis le temps s’écoule (vite) et le nombre de mois avant la fin des indemnités s’amenuisent. Et la plupart des personnes commence à rentrer en phase de stress car derrière, il y a la peur de ne pas gagner suffisament d’argent.

C’est normal. Sauf que lorsqu’on est sous un peu de stress, nous prenons les bonnes décisions. Quand le stress monte, on va commencer à paniquer à l’intérieur. Et on ne va plus prendre les bonnes décisions.

Le mental est en panique. Imaginez une personne qui court dans tous les sens et qui fait plein de petits trucs. Le lapin d’Alice qui est tout le temps pressé et en retard.

A ce moment, nous ne sommes plus en mesure de prendre de bonnes décisions. A l’intérieur de nous, nous sommes comme rétractés par le stress et la tête dans le brouillard.
L’urgent est parfois décidé par le mental qui est lui en proie aux peurs et au stress. On s’éparpille, on court, on stresse de plus en plus.

C’est pour cela que je vous conseille d’utiliser le tests musculaire des doigts pour vérifier que c’est bien urgent.

Si vous sentez que vous êtes stressé, l’urgent est de diminuer votre niveau de stress (quelques minutes de respiration avec l’app RespiRelax+, aller dans la nature, écouter une sophrologie ou une musique méditative – sur YouTube-, une relaxation…)

Le planning à la semaine

Un outil concret est de prévoir, planifier du temps pour les sujets importants. Je ne peux pas écrire et publier un livre si je ne prends pas le temps dans ma semaine d’ouvrir un éditeur de texte et de taper sur l’ordinateur le texte.

Idem si je souhaite écrire les textes de mon site internet, préparer et communiquer sur un atelier ou une conférence…

J’ai longtemps utilisé le planning à la semaine. Sur une feuille A4, je trace autant de colonnes que de jours travaillés.

Je positionne les RDV déjà pris et ce qui est urgent et important selon la matrice Eisenhower.

Normalement, il me reste du temps. Sinon, il faut décider d’en prendre et de limiter les missions client ou autres obligations extérieures.

Ensuite, je positionne les projets importants non urgents dans ma semaine.

Prévoyez du temps « tampon » pour l’administratif et le tout-venant dans votre semaine : faire les devis, répondre aux mails… Mieux vaut prévoir ce temps en fin de journée ou après les moments « important –  non urgent ».

Car mieux vaut garder son énergie au maximum pour les projets importants.

Ce temps pour les projets « important – non urgent » est un rendez-vous avec les projets qui vous tiennent à coeur, un rendez-vous avec vous.

Au début, on a tendance à négocier ces moments et à procrastiner. Puis ce planning aide à structurer et à reprendre du temps pour ce qui est important.
Ces moments pour ses projets sont importants : éteignez votre téléphone (ou ne répondez qu’à la crèche / école / conjoint), fermez vos messageries…

Suivre son rythme de travail

Nous n’avons pas tous les mêmes rythmes et moments efficaces de travail. Je travaille bien à partir de 16h-17h. Une amie est hyper efficace tôt le matin. Certains travaillent mieux quand le soleil est couché…
Tenez compte de votre rythme intérieur, de ces moments où nous avons le plus d’énergie, où nous sommes plus dans le « flow » pour positionner vos temps de travail sur l’ « important et urgent ».

Ne pas être psychorigide

Si vous avez prévu de travailler cet après-midi sur un projet qui vous tient à coeur, mais que… vous n’arrivez pas à vous y mettre.
Vous essayez de faire des respirations profondes, un exercice de yoga, vous écoutez une musique méditative, mais rien n’y fait. Vous sentez que ce n’est pas le moment.
Surtout ne vous culpabilisez pas et n’essayez pas de faire quand même.
Le planning est un fil conducteur, pas un cadre contraignant.
Faîtes d’autres choses plus légères ou éteignez votre ordinateur et allez vous balader. Vous serez plus efficace demain ou dans 2 heures.

La liberté de gérer son temps comme l’on veut n’a pas de valeur si nous décidons de ne pas l’utiliser.

S’écouter

Aujourd’hui, j’utilise moins mon planning à la semaine. J’ai un agenda avec les rendez-vous et les « obligations administratives ». Pour les moments disponibles, je choisis ce que je fais suivant mon inspiration du moment.
Cela me convient mieux car je sais que si ce n’est pas le moment, je ne vais pas arriver à écrire un article correctement ou je vais bafouiller et refaire 20 fois la vidéo.
C’est une autre façon de s’organiser qui m’a demandé beaucoup de lâcher-prise intérieur.
Je pars du principe qu’en m’écoutant, ce qui est important sera fait et je me fais confiance.
Suivant notre expérience en tant que salarié et les modèles que l’on a eus, cette façon de faire peut être plus ou moins difficile à mettre en place.
Je la trouve plus « légère » et beaucoup moins prise de tête.

C’est dans ce mode de fonctionnement que les idées arrivent beaucoup plus facilement et que j’arrive à créer, innover de façon fluide.

Pour moi, c’est LA mine d’or pour l’entrepreneur. Car c’est là où je m’amuse et où je peux créer une belle valeur pour mes clients.

Gérer son stress pour être dans cette écoute

Parfois, j’ai des pics de stress et je prends plusieurs heures pour revenir dans un état normal. Cela me prend de moins en moins de temps, mais c’est encore « beaucoup ».

Je décide aujourd’hui de prendre ce temps car si je veux m’écouter, je dois avant avoir lâché ce stress et les peurs qui vont avec.

Exemple : une facture à payer (garage ou pour la société) non prévue et je n’ai pas l’argent sur le compte. Les médias annoncent la récession et la fermeture de tels commerces et certains sont mes clients. Un client annule une mission en raison de la crise. 

En général, cela revient à « manque d’argent » > « peur de manquer » ou « manque de temps » (je dois rendre tel dossier, mais je dois aussi aller chercher mon fils chez la nounou).

N’hésitez pas à partager en commentaires la façon dont vous gérez votre temps et vos priorités.
Cela pourra sûrement aider les autres entrepreneurs à trouver une méthode qui leur convient.